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Maître Archimbaud, avocat des parties civiles

Six mois de prison ferme pour l'homme violent à la Poste

Justice. Après son interpellation, il s'en était également pris aux policiers alésiens. 

D'aucuns se souviennent de cette journée du 11 janvier, durant laquelle le bureau de Poste alésien de l'avenue du Général-de-Gaulle avait fermé ses portes après l'agression de l'un de ses agents. Placé sous mandat de dépôt, le mis en cause, un homme âgé de 42 ans, était présenté, ce vendredi, dans le cadre d'un renvoi d'une comparution immédiate du 13 janvier, pour que soit réalisée une expertise psychiatrique, devant le tribunal correctionnel de la sous-préfecture gardoise.

D'emblée, la présidente Emilie Debasc rappelle que le prévenu, en état d'ivresse, s'était rendu dans cette agence, espérant retirer 100 € avec une pièce d'identité, uniquement, ce qui n'était pas possible. Devant le refus du personnel de la Poste, il s'était énervé, lançant des insultes, tentant de frapper un agent et assénant un coup, avec l'arrière de son crâne, à un autre venu le ceinturer. Maîtrisé, le quadragénaire avait refait des siennes à son arrivée au commissariat, au moment de rejoindre sa cellule. Après avoir jeté ses chaussures à la tête de l'un des policiers présents, il avait multiplié insultes et menaces.

Défense sans avocat

Devant ses juges, le prévenu, très calme, reconnaît les faits et les mets sur le compte "de l'alcool et des soucis". "Je regrette, mais c'est trop tard", dit-il. Et concernant son comportement au commissariat, il indique simplement qu'il était "révolté". Une révolte que celui-ci avait de nouveau manifestée en refusant toute expertise psychiatrique et en rejetant toute assistance d'un avocat. Etudiant, ensuite, son casier judiciaire, la présidente note également que cet Alésien est coutumier des outrages et violences envers les personnes dépositaires de l'ordre public.

"Des fois, ils narguent", lâche-t-il alors, avec un sourire. Les avocates des parties civiles, réclamant des dommages et intérêts, entrent en scène. "Il a un réel problème avec l'autorité" et "est imprévisible", soutient Me Madeleine Archimbaud, représentant la Poste et l'agent blessé. Sa consoeur, Me Coralie Sarremejeanne, conseil de trois policiers, est dubitative devant la tranquillité du prévenu, lors de son procès.

Pour elle, ce jour-là, "il a fait le choix d'être agressif" et, lors de l'audience, "il n'assume pas ses responsabilités". Quelques minutes plus tard, Nicolas Hennebelle, le procureur de la République, requiert deux ans de prison, dont un avec sursis et mise à l'épreuve (SME), avec une kyrielle d'obligations et interdictions, et un maintien en détention. Pour sa défense, le prévenu souligne alors simplement qu'il n'a pas besoin d'obligations : "Je suis capable d'aller vers les personnes qui peuvent m'aider."

Finalement, le prévenu est condamné à un an de prison, dont six mois avec SME de deux, auquel s'ajoutent des obligations de soins, de formation ou de travail et d'indemniser les victimes, ainsi que l'interdiction d'entrer en contact avec elles et de fréquenter l'agence postale dans laquelle les faits se sont déroulés. Une peine assortie d'un maintien en détention. 

Article originellement publié dans l'édition du 11 février 2017 du Midi Libre, rédigé par Charles Leduc.

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